Compréhension de Kubernetes Security Posture Management (KSPM)
Vous avez déjà certainement entendu parler de Cloud Security Posture Management ou CSPM, qui utilise l’automatisation pour détecter et corriger des problèmes de sécurité et de conformité dans le cloud.
Mais connaissez-vous Kubernetes Security Posture Management ou KSPM ? De plus en plus de workloads sont déployés sur Kubernetes, KSPM est donc devenu au fil du temps un complément important de CSPM.
Voici tout ce que vous devez savoir sur Kubernetes Security Posture Management et les meilleures pratiques pour l’automatisation de la sécurité et de la conformité de Kubernetes.
Qu’est-ce que Kubernetes Security Posture Management ?
Utiliser Kubernetes Security Posture Management, ou KSPM, c’est utiliser des outils d’automatisation de la sécurité permettant de détecter et de résoudre les problèmes de sécurité et de conformité au sein de tout composant de Kubernetes.
Par exemple, KSPM pourrait détecter des configurations inadéquates dans une définition de rôle RBAC Kubernetes qui accorde à un utilisateur non-administrateur des autorisations qu’il ne devrait pas avoir, comme la possibilité de créer des pods. Un outil KSPM peut également vous signaler une configuration réseau Kubernetes non sécurisée qui permet la communication entre des pods dans des namespaces différents, ce qui n’est, en général, pas souhaitable.
Pourquoi est-il important d’utiliser Kubernetes Security Posture Management ?
Dans le cadre d’une stratégie de sécurité Kubernetes élargie, KSPM répond à plusieurs considérations importantes en matière de sécurité.
Repérer des erreurs humaines et des négligences
KSPM est une solution qui permet d’effectuer une double vérification de la sécurité des configurations que vous utilisez pour gérer les ressources Kubernetes. Peu importe les efforts que déploient les ingénieurs pour s’assurer que les configurations qu’ils créent sont sécurisées par défaut, il y a toujours un risque d’erreur humaine ou de négligence qui conduirait à des configurations qui ne sont pas aussi sécurisées que ce qu’elles devraient être.
KSPM aide les équipes à détecter et à corriger ces erreurs avant qu’elles ne conduisent à des violations.
Gérer la sécurité au fur et à mesure de l’évolution des clusters
Kubernetes est encore une technologie qui évolue rapidement. Les configurations qui sont sécurisées pour une version de Kubernetes peuvent ne plus l’être après le passage à une nouvelle version.
Par exemple, Kubernetes a annoncé en 2021 que les politiques de sécurité des pods, qui étaient auparavant une ressource essentielle pour l’application de certains types de contrôle d’accès sur les pods, deviennent obsolètes. Les versions actuelles de Kubernetes appliquent toujours les politiques de sécurité des pods, mais la prise en charge prendra fin avec la version 1.25. Si, au moment d’effectuer la mise à niveau vers la version 1.25, vous utilisez encore des politiques de sécurité de pods, un outil KSPM pourrait vous alerter sur le fait que Kubernetes ignore vos politiques et que vous devriez les remplacer par des outils tels que les contextes de sécurité Kubernetes ou des contrôleurs d’admission personnalisés.
Valider des configurations tierces
Kubernetes est un écosystème dans lequel les équipes empruntent ou importent de façon régulière des ressources en amont. Vous pouvez extraire des images de container d’un registre public Docker Hub, par exemple, ou appliquer un fichier de déploiement que vous avez trouvé sur GitHub. Les développeurs tiers qui créent ces ressources peuvent ou non suivre les mêmes conventions de sécurité que votre propre équipe.
KSPM offre des moyens d’analyser des ressources de tiers pour détecter d’éventuels problèmes de sécurité. En retour, KSPM vous permet de tirer parti des riches ressources qu’offre la communauté Kubernetes tout en gérant les risques de sécurité associés.
Appliquer la conformité Kubernetes
Grâce à l’utilisation de moteurs de politiques pour évaluer les configurations et identifier les risques, KSPM se prête bien aux scénarios dans lesquels les entreprises doivent répondre à des exigences de conformité spécifiques.
Par exemple, en rédigeant des politiques qui garantissent que toute donnée gérée par Kubernetes ou à laquelle Kubernetes a accès est stockée de manière conforme à des dispositifs législatifs tels que l’HIPAA ou le GDPR, les entreprises peuvent automatiser la gestion de la conformité au sein de leurs clusters Kubernetes.
Comment fonctionne Kubernetes Security Posture Management ?
Bien que différents outils puissent adopter une approche quelque peu différente de KSPM, les workflows de KSPM se résument à certaines étapes clés.
Définir des règles de conformité
En général, les outils KSPM sont pilotés par des politiques qui définissent les risques de sécurité et de conformité. La plupart des outils KSPM sont fournis avec un ensemble intégré de politiques, et les administrateurs peuvent définir les leurs.
Analyser des configurations
En se basant sur des règles de sécurité et de conformité, les outils KSPM analysent automatiquement un environnement Kubernetes. Pour chaque ressource qu’ils évaluent, ils recherchent les configurations qui ne respectent pas les règles prédéfinies.
Dans l’idéal, l’analyse de la configuration se fera de façon continue, afin de pouvoir identifier les risques en temps réel dès l’introduction d’une nouvelle configuration ou dès la mise à jour d’une configuration existante.
Détecter, évaluer et alerter
Lorsqu’une violation de politique est détectée, les outils KSPM peuvent généralement évaluer son niveau de gravité. Ils génèrent ensuite une alerte ou une notification si le niveau de gravité mérite une notification immédiate et en temps réel. Les problèmes mineurs peuvent simplement être enregistrés dans un journal que l’équipe pourra traiter ultérieurement.
Corriger
Après avoir été informés d’une violation de la politique de sécurité ou de conformité, les ingénieurs enquêtent sur le problème et le corrigent. Dans certains cas, il peut être possible, avec des outils KSPM avancés, de corriger automatiquement les problèmes, par exemple en modifiant un fichier RBAC problématique pour améliorer la sécurité.
KSPM et CSPM
La relation entre Kubernetes Security Posture Management et Cloud Security Posture Management est subjective. Il serait possible de dire que KSPM est un composant de CSPM, étant donné que les environnements Kubernetes fonctionnent souvent dans le cloud.
On pourrait également considérer KSPM comme un domaine distinct, car Kubernetes ne doit pas nécessairement être exécuté dans le cloud (il peut être déployé on-premises). De plus, les types de ressources et de configurations que KSPM valide (comme les politiques RBAC de Kubernetes) sont différents des ressources que CSPM peut protéger (comme les politiques IAM et les configurations de réseau dans le cloud).
Quelle que soit la façon dont vous choisissez de considérer la relation entre KSPM et CSPM, l’important est de comprendre que KSPM aide à gérer les risques de sécurité et de conformité liés à Kubernetes, tandis que CSPM aide à gérer les risques dans d’autres types d’environnements cloud natifs. Si vous utilisez Kubernetes, vous devez disposer d’un outil de sécurité qui offre une fonctionnalité KSPM spécifique.
Exploiter pleinement KSPM
Si le déploiement d’un outil KSPM pour vous aider à surveiller votre environnement Kubernetes est la première étape pour atténuer les risques de sécurité et de conformité, les équipes doivent suivre certaines bonnes pratiques clés pour tirer le meilleur parti de KSPM.
Effectuer des analyses en continu
Comme expliqué ci-dessus, l’analyse des configurations doit se faire de façon continue. Les environnements Kubernetes ont tendance à changer sans cesse, car les containers sont redéployés, les namespaces sont ajoutés ou modifiés, les comptes d’utilisateurs et de services sont créés ou supprimés, etc.
En effectuant des analyses en continu, vous pouvez détecter les problèmes de sécurité dès leur apparition. Cette méthode est bien plus efficace qu’une simple analyse périodique.
Mettre vos règles à jour
Les risques de sécurité et de conformité de Kubernetes évoluent sans cesse. Tout comme les configurations Kubernetes elles-mêmes. Si vos outils KSPM reposent sur des règles qui ont été conçues pour une version antérieure de Kubernetes, ou qui sont tout simplement obsolètes, ils risquent de ne pas être en mesure de détecter les nouveaux types de risques.
Pour éviter ce problème, utilisez des règles de politique qui sont continuellement mises à jour à mesure que les menaces liées à Kubernetes évoluent.
Catégoriser les risques
Tous les risques liés à la sécurité et à la conformité dans Kubernetes n’ont pas le même degré de gravité. Un container qui est autorisé à s’exécuter en mode privilégié peut présenter un risque plus sérieux qu’un utilisateur à qui on a attribué par erreur l’autorisation de répertorier des pods, par exemple.
Pour aider votre équipe à identifier les risques les plus graves et leur permettre d’y répondre en premier, utilisez des outils et des politiques KSPM qui peuvent non seulement détecter les risques, mais également les classer par degré de gravité.
Ne pas compter que sur KSPM
KSPM est l’un des ingrédients qui composent une stratégie de sécurité Kubernetes, mais il y en a d’autres. KSPM ne remplace pas une méthode de protection du moteur d’exécution, qui permet de détecter les menaces actives au sein de votre environnement. KSPM n’est pas non plus une réponse aux risques tels que les logiciels malveillants à l’intérieur des containers, qui sont une menace que l’analyse des images de containers peut gérer.
Ce que vous devez retenir, c’est que vous devez déployer un large éventail d’outils de sécurité pour Kubernetes.
Dans le cadre d’une politique de sécurité Kubernetes plus étendue, KSPM permet aux équipes de valider la sécurité des configurations Kubernetes, dans le but de détecter des erreurs qui pourraient être à l’origine une violation et d’y remédier. En effectuant des analyses continues et automatiques des configurations Kubernetes, les administrateurs peuvent limiter l’un des vecteurs d’attaque les plus courants, qui est l’erreur humaine, tout en automatisant la conformité, même au sein des clusters Kubernetes les plus complexes.